Créer son entreprise, quelle formidable aventure ! Pourtant, entre statut juridique, comptabilité, fiscalité, et assurance, il est parfois difficile de savoir par où commencer. Depuis 2016, le cabinet d’expertise-comptable en ligne Dougs accompagne les indépendants dans la création et le pilotage de leur entreprise. Patrick Maurice, Président et cofondateur, nous livre ses astuces comptables à connaître quand on est entrepreneur.
Quelles sont les précautions à prendre auprès de son assureur lors de la création de son entreprise ?
Une des premières choses à mettre en place est une prévoyance. Lorsqu’on se lance dans la fabuleuse aventure de la création d’entreprise, on a tendance à oublier qu’un accident est vite arrivé. En quittant son employeur, on bénéficie d’une portabilité d’assurance sur une durée maximale de 12 mois. Mais s’il arrive un pépin à l’issue de cette portabilité, aïe aïe aïe. C’est là que ça se complique : pas d’assurance, pas d’aides de l’Etat. D’où la nécessité d’une prévoyance, mise en place auprès d’un assureur. Elle vous protège durant cette période de transition professionnelle et vous permet d’éviter les impairs.
Ensuite, il est nécessaire de prévenir son assureur, notamment si le siège social de l’entreprise naissante se situe chez vous ou si vous utilisez votre véhicule personnel à titre professionnel. Vous devez éclaircir quelques points : est-ce que votre assurance peut continuer à fonctionner comme telle ou doit-elle être transformée en assurance professionnelle ? Il en va de même pour le matériel informatique, le mobilier, etc.
Enfin, dernier élément à ne surtout pas négliger : la responsabilité civile. Si un client vient à chuter dans vos locaux, ou même sur l’allée pour y mener, c'est votre responsabilité qui est engagée. Sans assurance, ça peut vite chiffrer !
Peut-on utiliser du matériel personnel pour le compte de son entreprise ?
Si vous disposez déjà de matériel, autant en profiter ! Souvent, avant de lancer sa boîte, on possède déjà un ordinateur, un téléphone, un bureau, une calculatrice, ou tout autre outil nécessaire à son activité. Vendez tous ces articles à votre société ! Plus intéressant qu’une mise à disposition à titre gratuit, cela permet à votre société de voir son résultat baisser, et ainsi d’avoir un impôt sur les sociétés plus faible.
En prime, cela vous permet de vous faire rembourser vos achats sans que ce montant soit assujetti à une quelconque imposition, CSG ou charges sociales. Ceci est valable aussi bien pour le gérant que pour le président de SAS. Il existe une dizaine d’astuces pour augmenter sa rémunération en tant que dirigeant de SASU. Chez Dougs, nous avons lancé une série d’articles dédiée à l’optimisation de la rémunération, sous le hashtag #MaRémunération, ainsi que des talks shows.
À quelle date conseillez-vous de clôturer son exercice comptable ?
Question très intéressante pour deux raisons ! La première vient du fait que la date de clôture est un élément essentiel lors de la constitution d’une société. Le choix de cette dernière est tout sauf innocent. La date de clôture représente l’entreprise à une date donnée. Elle lui donne une image extérieure qui sera différente en fonction du mois choisi pour la clôture. J’aime comparer cela à une photo de mariage. Ce jour-là, vous optez pour un joli costume en laissant les claquettes de plage au placard, n’est-ce pas ? Et bien, pour la date de clôture, c’est la même chose : on cherche à montrer sa société sous son plus beau jour. Puisque, en fonction de la date, le bilan comptable de votre entreprise peut changer du tout au tout, autant choisir une date qui mettra votre activité en valeur. Je m’explique. Si vous choisissez un mois où vous avez beaucoup de stocks et des clients en attente de paiement, votre bilan présentera de nombreux défauts. En revanche, si vous attendez quelques mois, lorsque vos stocks seront au plus bas et que tous vos clients vous auront payé, le bilan sera bien plus sexy..
Cela m’amène au deuxième point : ne choisissez surtout pas le 31 décembre pour votre date de clôture ! C’est tout bonnement la date à bannir pour représenter son bilan comptable. Pourquoi ? Parce que cela viendrait coïncider avec la fin de l’année civile et par conséquent : l’année fiscale. Votre impôt sur le revenu personnel est systématiquement calé sur le 31 décembre de chaque année. Dès lors, si vous clôturez également le 31 décembre pour votre société, vous n’aurez plus la possibilité de sélectionner des opportunités fiscales. Cela revient à court-circuiter votre revenu. Si vous avez prévu de vous verser une prime pour réduire votre résultat, coincée au 31 décembre, cette dernière tombe directement dans l’impôt sur le revenu. Et ça, ça ne fait pas plaisir !
Quel capital faut-il investir lors de la création de son entreprise ?
Le capital, c’est un peu au cas par cas. L’idée est de débuter avec le capital qui correspond à votre activité naissante. Je dirais que la bonne somme pour se lancer est comprise entre 1000 € et 3000 €. Celle-ci permet de payer les frais de création d’entreprise et les frais de démarrage. Le reste ne doit pas passer en capital, mais en compte courant d’associé. Si vous basculez l’ensemble sur le capital, vous ne pourrez récupérer cet argent qu’en vous versant des salaires et des dividendes, soumis aux impôts et charges sociales. En passant par un compte courant d’associé, vous pouvez ajuster le capital sans devoir payer des impôts, CSG ou charges sur les montants retirés.
Est-il nécessaire d’engager un expert-comptable dès la création de son entreprise ?
Tout dépend de ce que vous souhaitez. Vous recherchez de l’accompagnement et du conseil ? Alors oui, autant choisir un cabinet d’expertise-comptable le plus tôt possible. Pourquoi attendre la fin de l’exercice comptable pour faire entrer un expert-comptable alors que vous pouvez profiter de ses conseils en matière de création d’entreprise et pilotage d’activité dès le départ ? D’autant plus que cela vous évitera les frais de rattrapage à régulariser en cours d’année. Lorsqu’on lance sa boîte, on a besoin de savoir où on va, comment les choses évoluent, pour pouvoir prendre des décisions tactiques. D’où la nécessité d’avoir une vue en temps réel sur votre activité et d’avoir des professionnels à votre disposition pour toutes questions liées à votre comptabilité et fiscalité.
Un mot pour conclure ?
Futurs entrepreneurs, lancez-vous !
<div class="article-highlight_component is-cta"><div class="article-highlight_emoji is_cta"></div><p><strong class="bold-text">Et ensuite ?</strong></p><p>>> Couvrez votre activité avec une assurance sur-mesure.</p></div>